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Apocalypse Show par Anne-Lise Melquiond

Saison

2

Épisode

#94

Durée

1 h 9 min

Le podcast

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Que disent les séries post-apocalyptiques sur l’Amérique ?

Entre attaques nucléaires, extraterrestres, virus ou zombies, le petit écran américain aime imaginer le pire.

Depuis le 11 septembre 2001, l’effondrement de la nation revient inlassablement à travers le prisme de la science-fiction. Des séries comme The Walking Dead, Jericho, The 100 ou The Leftovers évoquent toutes une forme de fin des temps, en utilisant les mêmes codes esthétiques et des thématiques narratives similaires.

Entre les paysages apocalyptiques, les références aux westerns, les traumatismes historiques, les questions liées à l’autodéfense et à la survie, le brillant essai d’Anne-Lise Melquiont pointe détaille les caractéristiques de ce genre. Alors que les problématiques écologiques ne sont pratiquement jamais traitées, ces fictions fantasment surtout un monde d’avant ou tout était mieux.

Mais que penser de cette banalisation de la catastrophe et de l’ultra-violence pour les téléspectateurs ? Ces séries nous préparent-elles au pire ou, au contraire, contribuent-elles à nous plonger dans une anxiété télévisuelle ?

L’essai

Apocalypse Show, quand l’Amérique s’effondre d’Anne-Lise Melquiond

Zombies, extraterrestres, holocauste nucléaire, robots androïdes, disparitions mystérieuses et virus exterminateurs sont révélateurs de la grande peur des États-Unis : la chute de la nation. Les catastrophes et le « monde d’après » hantent les séries télévisées, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001. Chacune à leur façon, The Walking DeadBattlestar GalacticaThe LeftoversThe 100… donnent leur version du cataclysme, mettent en scène la survie, rejouent l’histoire américaine, sa violence, ses ruptures, ses conquêtes et ses frontières. Mais elles lui offrent aussi une catharsis.

En banalisant les images de la catastrophe, les séries post-apocalyptiques habituent les téléspectateurs au spectacle du « pire », sans pour autant les confronter aux menaces réelles que connaît la Terre aujourd’hui, du réchauffement climatique aux désastres industriels. Car comme le démontre Apocalypse Show, quand l’Amérique s’effondre, les États-Unis préfèrent imaginer la fin du monde plutôt qu’envisager la fin du capitalisme.

L’invitée

© Anne-Lise Melquiond

Anne-Lise Melquiond

Anne-Lise Melquiond enseigne l’histoire et la géographie. Après avoir écrit une thèse intitulée Apocalypse et fin du monde dans les séries télévisées américaines, elle publie Apocalypse Show, quand l’Amérique s’effondre, son premier essai publié aux éditions Playlist Society.